Le récit d’étape par Robin 

“ J’ai pris un très beau départ à Lorient, c’était vraiment super de pouvoir sortir de la ligne de départ dans les premiers bateaux.
Le parcours côtier n’a ensuite pas été si simple, c’était intense avec beaucoup de manœuvres à réaliser, beaucoup de contact aussi avec les autres bateaux. J’arrive à tirer mon épingle du jeu, à me sortir de tout ça correctement et surtout je suis content de la première section du parcours. J’ai bien navigué, j’allais par moment très vite, surtout à l’approche du plateau de Rochebonne et ça m’a permis d’enrouler la marque en bas en huitième position ce qui me mettait vraiment dans le match pour la suite et c’est ce que je voulais. Stratégiquement j’ai réussi à me placer où il fallait c’était vraiment top.
Après avoir enroulé cette première marque de Rochebonne on avait un long bord à 100/110 degrés du vent pour nous emmener jusqu’à la pointe Bretagne. Environs 150 milles, je savais que ça serait rapide et sportif. Nous devions arriver vers midi et on est finalement passé ver 8/9h le lundi matin. Il fallait être très précis sur le timing pour établir sa stratégie et je suis un peu resté bloqué sur le premier horaire alors qu’il fallait établir sa stratégie sur l’approche matinale ce qui change tout. Les vents thermiques viennent perturber le régime et à 8h du matin on est encore sur les vents de la nuit. J’ai mis le spi en baie d’Audierne pour essayer de m’en sortir et au final c’est plutôt pas mal, je passe au Raz de Sein treizième, je suis donc largement dans le match et à ce stade on est encore sur le début d’étape, on savait tous que ce qui allait se passer en Manche par la suite serait important et que la clé de la course était la.
Je suis donc au final très satisfait de la première partie, c’est très plaisant de naviguer dans les 10/15 premiers.

Ensuite sur la pointe Bretagne dans le chenal du Four on naviguait tous un peu à la queue leu-leu. J’étais concentré pour faire avancer vite mon bateau et me reposer un peu avant d’attaquer la Manche qui allait nous demander beaucoup de lucidité. A ce moment la il s’est passé quelque chose, ce qui restera pour moi comme un “fait de course” marquant. Je me suis pris un casier qui n’était pas visible depuis la surface, mon bateau s’est arrêté net, je n’ai pas compris tout de suite ce qui se passait, j’étais à quelques mètres d’Achille  J’ai du plonger dans le chenal, au début on se dit que ça va prendre 5 minutes mais dans 25 nœuds, seul et quand ça bouge dans tous les sens ce n’est pas si évident. Le temps d’affaler la voile d’avant, de plonger… je ne l’ai pas eu de premier coup il a fallu que je remonte chercher mon couteau ce qui m’a au passage valu de me couper le doigt rien de grave mais du sang partout, bref ça m’a fait perdre j’estime une bonne heure. Puis le temps de se remettre dans le match, c’est vrai qu’on perd complètement le fil à ce moment la, on a l’impression de se faire dépasser par tout le monde. je passe de la 13-ème à la 20-ème place, c’est très dur à accepter psychologiquement. Malheureusement ça fait partie du jeu et je ne suis pas le seul à qui c’est arrivé.

Ensuite on attaque la Manche, d’abord par la bretagne Nord avec une grosse session de rase-cailloux, du phare de l’ile Vierge jusqu’à l’ile de Batz. C’était incroyablement magnifique, j’avais l’impression d’avoir déjà joué à ce jeu(rires) mais là c’était particulièrement intense dans 20/25 nœuds au près, on a coupé au plus court c’était impressionnant, on passe dans des endroits très très étroits, par moment je me demandais ce que faisais la, il y avait des têtes de roche de partout où je me demandais parfois par où j’allais passer pour sortir. Tout c’est bien passé pour moi heureusement de ce coté, je retiens que c’était vraiment magnifique, au delà de la course c’était encore un sacré entraînement dans les cailloux. C’est un jeu très stressant, dangereux mais tellement excitant.
On a ensuite continué en Manche, c’était encore assez compliqué, assez fin avec des oscillations du vent inférieur à 10 degrés et bien sur le courant même si on était sur des coefficients de marée assez faibles, le jeu avec le courant était très important.
Le mardi passage aux îles Anglo-Normandes, je suis bien dans le match, j’ai du plaisir à naviguer, ce qui est bien en Figaro c’est que même à l’arrière de la flotte il y a toujours un gros niveau. Passage du Raz Blanchard avec encore une section cailloux et des passages étroits (je commence à être un peu plus à l’aise) et une nuit à contourner le Cotentin et à longer la côte pour s’abriter du courant avec des rafales de 30 nœuds et une mer qui se levait fort par endroit notamment au cap Lévi près de Cherbourg, c’était assez copieux.

La section finale pour l’arrivée, j’ai eu la sensation de très bien naviguer mais le petit groupe derrière est quand même bien revenu, à 2/3 milles d’écart on a plus forcement les mêmes vents, les mêmes courants, il faut donc vraiment faire sa trace et accepter que les autres figaristes peuvent parfois nous rattraper.
Il faut naviguer du mieux qu’on peut en prenant ce qu’on a la où on est et en acceptant le reste.
Et enfin l’arrivée à Fécamp, c’était une longue et difficile étape, il faut le dire ça fait quand même plaisir d’arriver et d’en finir. Je retiens plein de positif sur ce parcours même si le classement est un peu frustrant, je progresse mais pour l’instant ça ne se voit pas trop sur les résultats. Maintenant il reste deux étapes pour mieux faire, il va falloir repartir avec une motivation intacte sur cette 3éme manche qui va être très longue, très intéressante et encore très intense.
Hâte d’être dimanche… mais pas trop quand même (rire) il faut se reposer un peu d’abord.

Encore et toujours un immense merci à mes partenaires d’être présents à mes cotés dans cette grand aventure.

A très vite

Robin

Un petit Tour en mer

Extraits de Robin pendant l’étape 2

 

Revivez la seconde étape en image

A vous de trouver Robin et son bateau Ma Chance Moi Aussi

https://www.lasolitaire.com/videos/view/48h-en-mer

 

On se donne rendez vous demain pour plus d’informations sur l’étape 3 à venir !